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Jouer avec l’émotion

Partenaire-Conseils
23 mars 2023

 Luc Rodrigue, B. Sc.
Publié le jeudi 23 mars 2023 à 10h00


 

En tant que planificateur financier, on le sait, le pire ennemi de l’investisseur est sa propre émotion.  Cette vision vibrante et dogmatique lui fait prendre des décisions que le plus aguerri des investisseurs ne prendrait pas.  Il aura tort 9 fois sur 10, si ce n’est pas plus.  L’histoire du passé nous apprend que pour qu’une telle décision soit un succès, elle nécessite 3 ingrédients qui doivent survenir simultanément.

  1. Il faut être juste sur la nature et l’intensité du risque identifié.
  2. Il faut évaluer avec justesse les impacts sur le portefeuille (et non le marché).
  3. Il nécessite d’exercer sa décision en synchronicité efficace avec la survenance du risque.

En bref, même les analystes les plus férus ne sont pas en mesure de prévoir l’imprévisible.  Que dire de plus.

 

Il y a trois semaines, M. François Trahan – émérite stratège macro-économique de Wall Street – s’est livré à une entrevue avec Gérard Fillion de RDI Économie (affichée ci-dessous). Au fil de cette entrevue, il énumère une série de facteurs économiques qui représentent des risques.  Tous ces éléments énoncés sont en corrélation avec la vision consensuelle des analystes financiers que nous consultons.  Tous lisent la même page que M. Trahan sur l’inflation collante, les taux d’intérêt, le chômage potentiel, la consommation qui s’essoufflera, le recul potentiel de certains secteurs vulnérables, etc.  Toutefois, où tout le monde décroche, c’est sur sa vision apocalyptique d’ici quelques mois… et de surcroit, que les investisseurs ont 2-3 mois pour réagir et trouver refuge.

 

 

Dans la matrice de probabilités des analystes financiers, ce scénario noir est présent, mais il est très peu probable.

M. Trahan a certes beaucoup de mérite pour ses réalisations dans les 20 dernières années.  Mais faut-il le rappeler, sans miner sa crédibilité, il n’affiche pas que des succès à son tableau. Certaines de ses prévisions ne se sont pas avérées. Par exemple, en 2017, il avait prédit un recul de -15% sur le S&P500 alors que cet indice s’est terminé à +22%. Ou alors en mai 2019, il avait prédit un recul de -10% pour le reste de l’année pour ce même indice S&P500 alors que celui-ci a terminé l’année à un seuil supérieur de +27% à cette prédiction.

 

Mais alors quel est l’agenda de M. Trahan en jouant ainsi avec l’émotion des investisseurs, à RDI?  Quel est donc son objectif de vouloir accentuer l’incertitude?   Aurait-il intérêt à voir le marché s’effondrer?  Ou encore, en étant maintenant un analyste indépendant de toute institution majeure, désire-t-il attirer l’attention pour augmenter la consommation de sa recherche?  Seriez-vous prêts à prendre position en ce sens?  Moi, certainement pas.  Rappelons-nous que dans le passé, à chacune des séquences chargées en incertitudes, il y a de ces prédicateurs de catastrophes économiques qui espèrent frapper ce coup de circuit de 4 points…

Il est toutefois de notre responsabilité de les écouter et de considérer avec circonspection ces points de vue.  Peut-être aura-t-il raison cette fois?  L’avenir nous le dira.

 

Mais établissons la différence fondamentale entre être stratège macro-économique et gestionnaire de portefeuilles.  Le stratège tente de prédire la direction que prendra les différents indicateurs économiques, tandis que le gestionnaire tente de choisir des titres de qualité supérieure qui sauront être rentables peu importe les circonstances et ce, en considérant les prémisses du stratège.

Deux citations indémodables de grands investisseurs réputés illustrent parfaitement ce propos :

 

« Bien franchement, je ne fais pas attention à ce que disent les économistes.  Pensez-y. Vous avez tous ces économistes au QI de 160 qui passent leur vie à étudier le marché. Pouvez-vous me nommer un économiste ultrariche qui a fait fortune à la Bourse ? Non. »

– Warren Buffet

 

« Beaucoup plus d’argent a été perdu par les investisseurs qui ont tenté de déjouer le marché, que dans toutes les corrections combinées de l’histoire de la Bourse »

– Peter Lynch

 

C’est pourquoi nous encourageons nos partenaires à se fier à l’énoncé de politique de placements convenu à l’ouverture de leur dossier ainsi qu’à sa révision.  La diversification appliquée activement et intelligemment prévient une prise de décision dirigée par l’émotion en plus d’agir défensivement lorsque nécessaire, comme maintenant. Selon nous, faire confiance à son plan de match (bien analysé et révisé judicieusement) est la meilleure décision, qu’on soit un investisseur conservateur ou axé sur la croissance.

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